Une enfant disparaît

Un enfant disparaît

Marie Nimier et Patrick Pleutin

C’est à nous de jouer. À nous de nous enfermer sur l’île du Roi, sous la charpente du Dancing, et d’essayer de nouvelles formes.

Patrick suggère la construction d’une table de dessin ambulante, inspirée d’un chariot de cuisine, une sorte de lanterne magique à roulettes, un outil passe-partout, pliable, et pouvant se transporter dans le coffre de sa voiture. Il fait des plans…

 

 

En ces temps COMPLIQUÉS, nous sommes à la recherche d’outils SIMPLES pour présenter à des publics les plus divers, et pas forcément dans des théâtres, nos LECTURES AUGMENTÉES.

1 + 1 = 3

 

 

Comme le soulignait Confucius, Aristote et bien d’autres après eux, le tout est supérieur à la partie. Faire en sorte que la poésie s’empare d’un sujet de société, d’un drame intime, et pas seulement d’une errance ou d’un état flottant est le fil conducteur de notre résidence. Partager des émotions politiques, où le cuit se mélange au cru, la gouache à la lumière, le papier sulfurisé aux teintes sulfureuses des mots qui cognent.

Pour dire notre foi dans l’art de dire, de voir, de sentir
Une façon de doubler le monde, coronaviré ou non, de le dépasser
De le rendre supportable.

Nous choisissons, dans un premier temps, de travailler sur une nouvelle policière qui se déroule ici-même, à Val de Reuil ; nouvelle publiée il y a quelques années dans le journal Le Monde  sous le titre UN ENFANT DISPARAÎT. Dès que nous serons libres de nos mouvements, nous irons faire des repérages dans les lieux où se déroule l’enquête : la piscine, l’éco-quartier, la cantine de l’école Louise Michel, la dalle, l’hôtel Formule Un en bordure d’autoroute, la nouvelle boulangerie près de la gare, les bords de l’Eure… En attendant la fin du confinement, nous travaillons sur la structure, l’élaboration des outils et des personnages. Sous les pinceaux de Patrick, ils prennent corps, et je les découvre comme jamais je ne les avais imaginés.

PAR ORDRE D’APPARITION, OU PARFOIS EN DESORDRE

 

MADAME FONTAINE, la dame de la cantine, celle qui mène l’enquête. Moi, en l’occurrence, puisqu’il s’agit de la narratrice. Elle racontera l’histoire confortablement installée dans son sauna portatif. Dominique Boivin, pour l’occasion, me prête une perruque blanche coupée carrée, avec la frange au ras des yeux. Ça promet.

 

MAGALI LESCURE, la gamine plus si gamine, celle qui disparaît. Blondeur exotique. Gourmande. À ses côté, Théo Pétrel, le meilleur ami qui n’a pas que des bonnes idées.

 

THOMAS LESCURE, le papa de Magali. Pas vraiment beau (mais quand tu le regardes, tu craques) et LA MAMAN DE MAGALI, dont on ne connaît que la photo. Comédienne. Mannequin peut-être. On ne l’a jamais vue aux réunions de parents d’élèves, ni à la kermesse.

LE PETIT COMMISSAIRE (pingre) et SON ASSISTANTE (service-service, à l’aise dans son uniforme)

MARTINSKY, l’homme assis — le suspect numéro un désigné par ce petit con de Théo. Il habite en face de l’école. Passe ses journées à son bureau, et n’a ni portique ni barbecue dans le jardin de son pavillon (c’est louche)

 

 
 

Le vendredi arrive, les personnages sont campés, l’idée de la narratrice dans son sauna portatif validé, mais déjà nous avons envie d’aller explorer d’autres territoires, toujours sur le thème de la nourriture (manger, ne pas manger, cuisiner, se faire cuisiner, suer, fondre, enfler)… C’est fait pour ça, les résidences. Passer, et dépasser. À suivre…