Intenses

 

Intenses

Presque Compagnie / Charlotte
Textes : Marie Nimier

ELLES sont attachantes, martiales et tendres.
Précises. Concentrées. Éprouvantes.

Seules. Assemblées.

Engagées.

Pieds nus. Pieds chaussés. Pieds solides, ancrés.

Éléonore, Ambre, Tésia, Chloé, assises dans le clair-obscur du Dancing de l’île du Roi, comme sonnées, et Charlotte debout derrière la console — c’est elle qui a écrit la musique, une tuerie dirait mon fils. Elles récupèrent.

L’air est épais, chargé de sons, de fumées, de catastrophe. De mots qui font pleurer.

Mais elles ne pleurent pas. Elles dansent.

Même immobiles, elles dansent.

 


On reprend la Macarena ?


Des femmes, oui, c’est important, ce sont des femmes qui dansent

Leurs corps sont ceux d’après le chaos. Survivantes. Combattantes pacifiques et déterminées. Ont décidé d’éprouver le plateau. D’en découdre avec la violence. D’en découdre avec l’abattement.

Au tranchant du solo succède la complicité du groupe. Les gestes passent de main en main.

Ils évoquent un espoir qui nous touche au fond. Ou plutôt qu’évoquer, l’expérimente.

 

Truc de groupe

L’espoir de nous serrer, de nous retrouver. Entières. Sincères. On a envie de les rejoindre et comme elles, de ne pas hésiter à rester de dos dans les crépitements du feu. L’affrontement n’est pas toujours la meilleure solution. La force est dans l’arrondi. Les micros événements. Il ne s’agit pas de montrer, ni de démontrer. Ni même de raconter. Elles laissent la démonstration aux démonstrateurs. Ne cherchent pas à nous vendre leur sauce.

Elles cherchent, tout court.

Réinventent le mot Consolation, à chaque répétition.