Fenster
Collectif Manyways / Sandy Ouvrier
Variations musicales et fictionnelles sur nos insomnies à partir de Jean-Sébastien BACH un trio à corde, des témoignages de ceux qui préfèrent la nuit et une comédienne.
En résidence de deux semaines à l’ile du Roy , salle noire de la Factorie.
Le comte de Keyserling aimait la musique. Il aimait Jean-Sébastien Bach, il était insomniaque. Il commanda une oeuvre à Bach. Celui-ci composa 30 variations pour clavier qu’il confia à un de ses élèves les plus doués : Goldberg. Goldberg dit-on, les jouait au comte afin d’apaiser ses nuits sans sommeil.
Notre projet est nocturne.
Il ouvre des fenêtres.
Il quête l’écoute et la confidence
Il glane des histoires.
Il écrit les variations de perception des Variations, quand il s’agit de la nuit, de l’insomnie
Mêler des mots aux notes de Jean Sébastien Bach : c’est notre seconde intuition...
Un trio à cordes et une actrice, donc...
A la manière de Shéhérazade, créer du suspense, maintenir en haleine... ne pas dormir, nous avons imaginé que les variations seraient entrecoupées de contes minuscules.
Des histoires de nuit, d’insomnie de gens d’aujourd’hui qui viendraient caresser l’universalité des Variations Goldberg, leur incroyable modernité, leur géométrie parfaite,
Nous mettons en place un protocole afin de récolter de nombreux témoignages, à partir de ces témoignages, nous écrivons, mettons en rythme et en images les sensations nocturnes que l’on nous confie.
Rendez-vous dans un bar de nuit, une brasserie, un bar d’hôtel ou via FaceTime ou au contraire au coin d’un feu...
Quand tu écoutes ça, tu penses à quoi ?
Quand tu écoutes ça, tu ressens quoi ?
As-tu déjà connu des nuits sans sommeil, volontaires ou subies ?
Que fais-tu de tes nuits sans sommeil ?
Quand tu ne dors pas, tu sais pourquoi ?
Ta dernière nuit sans sommeil, tu me la racontes ?
Ta dernière nuit sans sommeil, tu te l’expliques ? Et puis, tu me l’expliques ?
Fenêtre se dit Fenster en allemand...
Des fenêtres pour se glisser dans l’intime.
Elle donne accès au monde extérieur et elle permet à l’extérieur de pénétrer à l’intérieur... Elle est un tremplin vers l’imaginaire.
Nous souhaitons donc imaginer un dispositif fait de fenêtres et baies vitrées, légères et pouvant se déplacer très facilement afin de changer les points de vues, donner à voir, se donner à regarder
Regarder le public
cadrer le regard
des fenêtres mouvantes comme autant de quatrièmes murs qui se craquellent.
La fenêtre permet une diffraction de la lumière, nous pourrons ainsi jouer avec l’heure : du soir à l’aube....
Les interviews sont menées avec délicatesse, de nombreuses personnes se sont prêtées au jeu, des personnes de tous âges, de tout univers.
Ecrire notre texte fait de notes et de mots.
Laisser se dérouler deux ou trois variations écrites par Bach, puis mêler la musique et les mots,
Le déroulé du spectacle, à savoir, sa part fictionnelle - faire de ces petites histoires vraies l’histoire d’un spectacle - sera guidé par la construction des variations Goldberg.
Il racontera le cours de toute une nuit.