Mardi 11 mars à 20h

11

mar

Tarif : B
20 € / 15 € / 12 € / 10 €
danse
1h30 / SEMAINE DE LA DANSE
Ruines et Crash studies

Compagnie Lamento / Sylvère Lamote et Association l'Obliqe / Sylvain Huc
Soirée Partagée

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BILLETTERIE

Ruines

C’est l’idée d’un conflit entre la beauté et la violence qui est la genèse de Ruines. C’est ce conflit, cette tension qu’interrogent les interprètes. Une question nous est alors posée : est-ce notre regard qui sublime le réel et dans quelle mesure sommes-nous les acteurs de cette sublimation ? Car s’il y a conflit, il n’y a pas forcément opposition. Ruines puise son inspiration dans une iconographie de la déploration de la religion chrétienne. Comme dans les tableaux du Titien ou du Gréco et leurs visages de Vierges au pied du Calvaire, ces visages marqués par la douleur, cette émotion que les plus grands artistes ont cherché à exprimer et qui traverse toute l’histoire de l’art. La douleur mais aussi l’extase.

Comme celle de Sainte Thérèse d’Avila, comme une lumière qui irradie de l’intérieur. Jeux de lumières et de creux, formes qui s’accrochent et s’écorchent, une bouche béante est, en peinture, une tache, en sculpture un creux, qui peut donner au visage un aspect tordu et grimaçant. Elle peut aussi exprimer un cri de beauté, on pense au syndrome de Stendhal, ce vertige troublant qui prend à la gorge certains spectateurs saisis par la beauté des œuvres.

Regardant et regardé, portant et porté, puisant dans les techniques de luttes modernes, le duo formé par Jérémy Kouyoumdjian et Sylvère Lamotte est aussi directement inspiré des arts martiaux mixtes (MMA : mixed martial arts) et du free fight, des techniques de combat complet qui oscillent entre pugilat et lutte au corps à corps mêlant coups de pied, coup de genou, techniques de projections et de percussion au sol. Entre violence et fascination, il s’agit, dans ces extrêmes confrontations, de révéler la beauté qui se loge jusque dans ces endroits-là. Chercher la beauté dans la violence, le sacré dans le profane mais aussi le trajet inverse. Sublimer, toujours, et chercher l’émerveillement.

David Dibilio

Crash studies

Ce premier volet inaugure une série de duos. Dans un dispositif toujours identique et à l’initiative de Sylvain Huc, ce projet est un prétexte chaque fois renouvelé à la rencontre de deux démarches chorégraphiques distinctes. Consubstantielle à sa réflexion et à sa méthode, Sylvain Huc fera ici de la rencontre et de la confrontation l’objet même de ce travail. En effet, déjà éprouvé par le passé, le concours de deux physionomies artistiques s’avère particulièrement fécond tout au long de son parcours. C’est précisément dans la collaboration qu’il est possible de dire « je ». Ce détour par l’altérité permet paradoxalement d’affirmer une spécificité. Sous la forme d’une étude, deux corps mettront donc en regard et en rapport leurs particularités : savoir, masse, souffle, mémoire, peau, certitudes et erreurs. Paul Virilio écrivait qu’aujourd’hui il n’y a plus de partenaires mais seulement des voisins ; ceux qui sont à côté et dont la proximité est gênante. À l’inverse, ce projet est un pari. Celui qu’une rencontre peut advenir. Par accident.

De l’accident, Virilio encore, en promouvait le savoir et l’étude. Corollaire de la vitesse et de la technique, l’accident est l’ombre du progrès. Un monde qui y accorde toute sa foi doit ainsi embrasser la possibilité de la catastrophe et en étudier les mécanismes; ceux des terreurs et des enthousiasmes contemporains en premier lieu. Car derrière cette propagande du progrès et de la vitesse, il y a une immédiateté des affects et des émotions. Tous éprouvent instantanément le même effroi devant des tours qui s’effondrent ou un tsunami qui déferle. Tous ressentent la même adoration devant les images de sportifs, héros de l’économie politique de la vitesse. Tous voient l’espace rétracté par la propagation simultanée et uniforme de ces affects. Et tous éprouvent collectivement la même solitude. La modernité invente cet “individualisme de masse”. Lorsqu’il survient, l’accident marque alors un arrêt brutal dans la vitesse. Il sera pour nous un point de départ.

Et si nous prenions la collision comme un prétexte fertile ? Plutôt que de s’arrêter à une esthétique de la destruction et ses reliques (tôle froissée, corps meurtri) qui donne lieu à des représentations de machines froides attendant d’êtres autopsiées, on s’attachera à ce qui doit y survivre. L’humain et le vivant s’opposent à la vitesse et sa course. Contrairement à la vitesse, le rythme, l’alternance, la répétition ne mènent pas à l’inertie du vivant. Crash Studies se donne pour programme non pas une typologie de la collision, mais les possibles qu’elle offre : apparition/disparition, répétition/ différence, transformation/ persistance, action/représentation, solo/duo, affect/sensation, vide/plein... De ces collisions, naissent des visions de deux corps distincts qui n’en font qu’un. Absorbés, encastrés, synchronisés, affectés, désynchronisés, ils cherchent chacun à éprouver leur vitesse propre et commune. Ici, l’unisson n’est pas uniformisation. Bien au contraire, il singularise par les aspérités qu’il met en exergue. Cette recherche d’un langage commun préserve donc bien l’espace singulier de chacun. Les corps s’émancipent d’un universalisme abstrait et excluant pour être ensemble. En définitive, le soi et le commun résonnent ici l’un dans l’autre.

Équipe artistique :

Ruines
Conception et chorégraphie Sylvère Lamotte
Interprètes Jérémy Kouyoumdjian et Sylvère Lamotte
Composition et interprétation musicale Stracho Temelkovski
Création lumières Arnaud Cabias
© Nora Houguenade

Crash Studies
Par Sylvain Huc et Fabrice Planquette
Créé avec Sylvain Huc, Christian Omar Masabanda et en alternance avec Gauthier Autant
Repris par Constant Dourville et Paul Warnery
Costumes Dorota Bakota
Communication Angelica Ardiot
Administration production Sophie Lafont, Mélina Ferrer
Diffusion Lara Thozet
© Matthieu Laborie

Ruines
Production Compagnie LAMENTO
Avec le soutien de
L'Etat- Préfet de la Région des Pays de la Loire, Direction Régionale des Affaires Culturelles
Cette création a bénéficié d’un accueil en résidence au Point Ephémère et à l’Opéra de Massy
La Cie Lamento est soutenue par L'Etat- Préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes Direction Régionale des Affaires Culturelles au titre du conventionnement deux ans, par le département d'Isère et la ville de Grenoble.
Elle est en « résidence artistique en Isère » dans le cadre du dispositif triennal du département et de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné.
Elle est également associée à La Rampe-La Ponatière Echirolles, Scène conventionnée Art et Création danse et musiques.

Crash Studies
Partenaires
Compagnie Nationale de Danse d’Équateur, Alliance française de Quito (Équateur), La Place de la Danse - CDCN Toulouse / Occitanie, le théâtre Garonne, scène européenne (Toulouse), en accueil au studio de la Compagnie Dernière Minute / Pierre Rigal.
La Cie Sylvain Huc est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Occitanie, par la Région Occitanie / Pyrénées- Méditerranée et Compagnie associée à la Ville de Tournefeuille (31).
Sylvain Huc est artiste associé à Le Gymnase I CDCN Roubaix - Hauts-de-France (59), et artiste complice de la Place de la Danse - CDCN Toulouse/ Occitanie.

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