« J’arrive avec, dans ma valise, des textes, des objets, des chorégraphies pour vous raconter que c’est souvent par la tranche, le bord, la rencontre, (osons-le) par le hasard que ma vie artistique s’est déployée. La poésie est un état qui se mesure à sa disparition. On se rencontre, en espérant que la muse poésie soit là, prête à disparaître. Exigeons le droit aux rêves, à la liberté de chacun et au partage des mondes sensibles. Je suis inspiré par des processus de composition chorégraphique indirects.

Je m’explique, j’invente des règles de jeux, des systèmes qui peuvent paraitre aléatoires, qui constituent de véritables jeux de pistes gestuels. C'est ici, un mot à mot, un pas à pas, où les gestes se composent comme des rébus, où l’usage des nombres, et même le hasard, ou l’erreur entrent en scène. Ainsi indirectement nait la matière des pièces. J’ai été amené souvent à répondre à ces questions : "comment s’écrit la danse, quelles sont mes sources d’inspirations? ". Quand dans les années 2010, j’ai été amené à jouer au théâtre, qu'ai-je gardé de ces expériences, du désir de traverser ces matières, textuelles ou dansées, de les faire vivre et de les partager ? »

Daniel Larrieu est chorégraphe, directeur du CCN de Tours de 1994 à 2002, il développe depuis plus de 40 ans un travail de création.
Passant des Jardins du Palais-Royal où il répète, à la piscine d’Angers où il crée Waterproof, il traverse l’aventure de la danse des années 80, curieux d’expériences atypiques. Il créée une œuvre multiple : Romance en Stuc, Jungle sur la Planète Vénus, Attentat Poétique, Delta, On était si tranquille, Never Mind, Littéral...
Il entame en 2004 un travail autour du paysage : Il danse sur des plaques de glaces à la dérive : Ice Dream en 2010.

Il a été invité à la Maison des Métallos en Juillet 2021 pour laquelle il réalise la végétalisation du lieu. Il poursuit en Haute-Savoie, où il vit, un travail sur le paysage par la photographie et le film.